Cri de la jeunesse Haïtienne à travers l’oeuvre d’Etzer VILAIRE.

En arrachant froidement sa liberté aux griffes du loup colonial le plus puissant d’à lors; le peuple haïtien accomplit l’exploit social du XIXème siècle. C’est l’histoire de toute une race qui commence à s’écrire. Cette révolution vint troubler l’ordre social qui fut établit à cette époque; Car, elle est à la fois anti-colonialiste et anti-esclavagiste. Suite à cette épopée digne d’être racontée tel un récit mythique; la jeune nation était vouée à une déstinée heureuse. Mais, le malheur ne perda pas le temps pour venir s’accharner sur la terre de la liberté. Deux années après le 1er Janvier 1804, qui marqua la procamation de l’indépendance haïtienne, le 17 octobre 1806 survient un événement des plus amère. C’est l’assassinat du père de la nation, JEAN-JACQUES DESSALINES, par ses propres frères d’armes pour n’avoir pas partagé sa vision socio-politique pour la prompt établissement de la jeune nation . Cet acte eu des conséquences tangibles: l’avènement du gouvernement despotique de PETION et la scission du pays en deux(PETION à l’ouest; CHRISTOPHE au nord). CHRISTOPHE se fit roi du nord et développa son royaume, tandis que PETION accorda plein pouvoir aux mulâtres et provoqua pauvreté dans les rues de l’ouest. Le successeur de PETION, malgré qu’il réussit à réunifier le pays, J.P BOYER ne fut qu’aggraver la situation socio-politique et économique du pays en acceptant de payer la lourde dette de l’indépendance exigée par la France coloniale. Ce qui plongea le pays dans une crise économique sans nulle autre pareil. Et, cette crise déboucha sur le mouvement de 1843 qui laissa une tâche indélébile dans la mémoire haïtienne. Le dernier quart du dix neuvième siècle haïtien, comme l’écrit D. Fardin, la guerre civile fait rage, tout général de province sans éducation et sans vision est un chef d’état en puissance: Antoine Simon, Nord Alexis, Davilmar Théodore etc… Un sentiment d’angoisse envahit la jeunesse haïtienne. Aucune lueur d’espoir semble pointée à l’horizon. Cette jeunesse, impuissante faces aux tares et les vicissitudes du quotidien haïtien, semble perdre tout espoir d’un avenir meilleur en Haïti. Qui pis est, les ménaces d’évasions étrangères murmuriaent déjà à l’oreille des haïtiens; ce qui causa une anomalie en plus au nationalisme local. Au tournant du XIXème siècle, naît le mouvement littéraire La Ronde. Ce courant se revendique de réalisme, c’est-à-dire une littérature réflétant les vices, les préjugés, les vertus ainsi que les souffrances haïtiennes. Parmis les esprits éclairés de courant nous comptons: Etzer Vilaire, Georges Sylvain, Justin Lhérisson, Frédéric Marcelin etc.. Mais celui à qui ce texte est consacré c’est le natif de JERÉMIE, ETZER VILAIRE l’auteur d’un recueil de vers majestueux « LES DIX HOMMES NOIRS » publié en 1901. Vilaire fut l’un des poètes le plus talentueux de sa génération. Comme tous ses contemporains Vilaire s’efforce de décrire à travers ses oeuvres les maux qui trouble la jeunesse haïtienne et essaie avec sa plume de frayer un sentier d’espoir pour toute une génération. C’est en ce sens que nous nous aventurons dans cette quête qui est celle de faire l’esquisse de cette oeuvre majestueuse qu’est LES DIX HOMMES NOIRS. Et, aussi voir quel vent d’espoir insuffle vilaire à la jeunesse haïtienne à tavers ce receuil.

LES DIX HOMMES NOIRS: ESQUISSE D’UNE OUEVRE MAGNIFIQUE.

Vilaire, dans sa quête du réalisme, nous plonge, à travers ce poème, dans une aventure dramatique. Ils s’évertue d’abord à camper le lieu où aura à se réaliser l’acte fatidique. Bien sûr, Vilaire fait rien à moitié. La description des lieux se fait de fort belle manière. Regardons quelques vers qui débute le poème:

 » L’haleine des grands bois s’exhale avec L’haleine

De l’invisible ciel et fait pâmer la plaine

Dans le vague de l’air un murmure flottant

Va d’un branchange à l’autre: on dirait un cantique

Mourant sous les arceaux d’une chapelle antique. »

Comme nous pouvons le remarquer, il nous campent un paysage funeste; un paysage annonciateur de mauvais présage. Au regard du poème, l’histoire se passe dans les confins éloignés d’une forêt. Dix hommes à cheval accompagnés d’un éclaireur, vêtus de noir, se rendent successivement dans une maison abandonnée au fond des bois( le dernier manoirs, nom donné par les cavaliers). Pour faire quoi? Cela reste la question primordiale.

Comme tout au début du poème, vilaire fait la description de la vieille maison délabrée, abandonnée, soutenue par des étais. Dans cette vieille maison, comme le dit vilaire: » dont nul prolétaire n’eût voulu, sans payer, être propriétaire », y aura lieu un événement fatal.

Puis, après le mets bricoler par les derniers sous des dix hommes, une silence rigide a plané dans la salle à l’allure antique. Nuit dormante, clair de lune, brume épaisse. La nature s’endore, comme s’il allait se passer quelque chose. La nature revêt en cette nuit sombre un caractère présager.

Avant cet événement fatal, les dix se sont rassemblés autour d’un brasier où ils partageraient ensemble un dernier repas. Malgré que leurs argenteries étaient pauvres; cela suffisaient à preparer un banquet qui enviait bien des estomac.

Maintenant vient le temps des lamentations, chacun devrait dire pourquoi est-il venu ici. Chacun dira l’enfer où le destin s’isole. Le premier, des dix hommes, prend la parole. Il raconte ses souffrances dûes à son amour imésuré pour sa patrie. Lui qui a accepter de souffrir au lieu de servir des tyrans. Il a connu l’exil et pire encore. il s’est livré éperduement pour qu’un jour le soleil de l’espoir puisse jaillir sur sa chère patrie. Il dit: « j’ai pleuré de douleur sur ta funèbre image je t’avais consacré comme un suprême hommage. » « Mon coeur impétueux, tout mon souffle et mon sang. Trois fois armé pour toi, mon bras fut impuissant. »  » Et j’aime mieux mourir vaincu, mais indompté. Pauvre, mais noble encore et l’âme en liberté!

Le discours du suivant ne fut pas différent; il fut aussi marqué de douleur et de tristesse. Orphelin,du moins, fils de misère. Malgré lui, solitaire allant ça et là dans le désert de la misère; il s’est débattu pour ne pas crever. Un jour il rencontra l’amour. C’était la découverte de l’oasis en plein désert dit-il. Cet amour partagé lui fût ravi et lui fit aimé la vie. Mais, hélas! Infortuné qu’il était n’a pas sû bien prendre soin d’elle. Il n’a pas réussit à la sauvegarder. La misère, sa mère adoptive, qui lui fit souffrir; elle lui a aussi pris son amour. Pour ainsi dire, il ne lui reste rien à vivre. « Je veux la rejoindre en ma tombe » fut ces derniers mots.

Les aveux du troisième, aussi accablant que ceux des deux premiers, fut les mots d’un artiste. Être artiste en Haïti c’est choisir une vie de solitude, de douleur et de folie. Faire de la musique en ces terres de déséspoir est un mal quotidien. Et, il prèfère, à cause de son amour pour l’harmonie, s’envoler et chanter sur l’autre bord. Il accepte la mort au lieu de vivre tel un luth en désaccord.

Un quatrième homme se leva et prend la parole. Pour lui, le fait d’être noir, lui incombent un destin méprisant. Être nègre, pour lui, c’est se faire suivre par le désespoir tout au long de sa vie. Au lieu de vivre une vie de mépris et de désespoir il préfère la mort haut la main. À travers le discours de cet homme, Vilaire prend conscience des fléaux du racisme au tournant du XIXème siècle.

C’est au cinquième homme qu’il revient de parler des maux qui lui vaut sa place ici. Celui là est un poète qui se plaint de son métier. Chez nous, les poètes sont traités de la même façon qu’on traite les griots mal nés chez les wolofs. Car, pour lui, le peuple haïtien est un peuple d’épicier. Ils n’accordent aucune importance aux poètes, ni aux artistes; eux qui sont les interprètes de l’amour et du ciel. Comme il le dit: « Ensevelit sa muse et porte son génie Ainsi qu’une dépouille outragée et bannie. Notre être douloureux recèle en soi la mort. Non, je ne vivrai plus! » – Il accepte la mort au lieu d’une vie mélancolique.

« Malheureux que je sois! Soupire le sixième. » Bien évidement, le sixième homme vint lui aussi exposer les maux qui le dégoutent. Il aime beaucoup la femme, particulièrenent, celle avec qui il partagea ses voeux. Pour lui rien n’a plus d’importance que sa femme. De sa bouche, il en témoigne ainsi: « Tout ce qu’on voit d’exquis, de précieux, de cher S’est mêlé, s’est fondu dans les fleurs de sa chair. Mais, hélas! Il a été trompé par la chair de sa chair. « Je vais mourir l’aimant encore » fut ces dernières paroles.

L’amour, ce sentiment pas misericordieux, est aussi présent dans le discours du septième homme. L’amour revendiqué par le septième, C’est celui d’un ami. Il aima cet ami d’un amour si pur qu’il y avait de quoi envier les dieux. Il l’adorait, le servait et souriait toujours à son approche. Mais cet ami tant adulé lui fut délateur. Cet ami, avec qui il a combattu contre les tyrans qui suçait les ressources de ce pays tel un sangsue vorace. Cet ami, avec qui, il connu: misère, exil. Cet ami là, accepta de lui dénoncer moyennant quelque sous et un job de ministre. Ce qui va coûter au septième homme un long séjour en prison. Le pire, à sa sortie de tole, il apprit que sa femme couche désormais avec un ministre. Double trahison! Seul, la mort n’est pour lui que le dernier recours.

Ce fut le tour du huitième de conter son histoire. Il a grandit avec l’amour de deux soeurs. Unique garçon de la famille, il avait la responsabilité de veiller sur les chérubins du foyer, les fleurs blanches animées. Mais étant un chômeur regulier, les tantacules de la faim et de la misère vint s’abattre sur la famille tel une pieuvre en colère. Il assiste à l’horeur de sa vie, en regardant ses soeurs se prostituées. Lui, qui a vus ses chérubins dansées dans les flammes de l’enfers, se sentit responsable et accepta de se donner la mort pour payer de sa oisiveté.

Et, le neuvième, est un perdu. « Il s’est trompé de planète«  dit-il. Il fut de toute son existence un méconnu, un solitaire, un mal-compri. Fatigué de chagrin et de nostalgie. Il est venu, dans la nuit, mettre la fin à sa vie monotone.

Comme nous le remarquons, ce n’est plus un mystère pour quiconque; les dix hommes décident de se suicider. Le suicide, c’est bel et bien l’acte fatidique dont nous parlons. pour beaucoup se suicider s’est s’avouer vaincu et c’est un acte de lâcheté. Mais à travers ce texte nous comprenons vite qu’il faut beaucoup de courage pour se suicider. Et, qu’advient-il du dixième homme? Ce dixième homme s’appelle Franck, et c’est lui que Vilaire va utiliser pour inspirer toute une génération.

LES DIX HOMMES NOIRS: MESSAGE D’ESPOIR POUR TOUTE UNE GÉNÉRATION.

Comme nous avons pu le souligner, l’un des dix hommes, le nommé Franck, Tarde de prendre la parole afin de conter ses malheurs et il retarde l’étape la plus importante: l’étape de la mort. Franck, comme nous l’avons susmentionnés, est le canal dont use Vilaire pour porter des conseils à la jeunesse. À travers lui, Vilaire plaide en faveur de la vie et tente de donner espoir à une génération en déclin. « Je veux vous éclairer », tel était la vision de Franck. Et, eviter aussi à ses amis une mort certaine. Comment faire croire à des hommes, dépourvus de bonheur et d’or, que la vie est encore possible?

Franck, aussi meurtrie que ses amis, tente de les prêcher les bienfaits d’une vie douloureuse. Esperer, rêver, croire, sont les verbes que vilaire, à travers le jeune Franck, veut faire conjuguer la jeunesse haïtienne en décadence. Ces dix hommes, au carrefour de la mort, répresente une génération en désespoir. Il veut que cette génération puisse, même au bord du gouffre, rêver et croire en ses rêves. En ses vers il dit ceci: « plus on est éprouvé, plus on devrait poursuivre les suprêmes espoirs, le rêve, le rayon qui flatte et nous console autour du tourbillon Des misères, des maux, des choses éffarées qui sont la vie et font nos âmes égarées… » Et, il ajoute:  » Il suffit de rester ce que l’on est au fond » dans ses vers, Vialire nous enseigne la noble leçon de ne pas fléchir face aux situations dificiles et de garder l’âme ferme face aux vagues terrifiantes de la vie et, bien évidement rester soi-même.

Mais, le plus important des propos conseillant de Vilaire fut son chantre en faveur de l’altruisme, de l’amour et de la charité. En ses vers il écrit:

 » L’oubli de soi, l’amour, la charité c’est l’océan limpide, insondable, où l’âme,ivre puise la force unique et la raison de vivre. Songez, en vous donnant, au bien que vous faites la vie à des bas-fonds et de subblimes faites. »

Pour ainsi dire, vivre en ses temps de grands défis, il faut à tout prix éradiquer l’égoïsme qui sommeil en nous. Pour aimer la vie, l’oubli de soi même s’avère plus qu’important. L’amour, n’est-il pas le sentiment suprême? Dès fois, nous parvenons à nous demander qu’est-ce qui nous reste à aimer! Pourtant dans ce coin de terre, beaucoup attendent un jour que leur soleil se lève un jour. Et, le coeur en aimant peut ratraicir ses douleurs. Il faut en aimant devenir un soleil qui se lève pour ceux qui sont désesperés. Et, comme il le dit: « L’amour peu créer d’une fleur un printemps Et, d’une goutte d’eau, des mondes éclatants »

En effet, l’amour, dans toute sa splendeur, l’oubli de soi, l’altruisme, la charité sont les antidotes que préscrit Vilaire tant à la douleur qu’à la déraison de toute une génération.

En sommes, le discours somptueux de Franck, son chantre en faveur de l’amour et de l’altruisme n’a pas su raisonner ses amis qui sans doute s’étaient déjà décidés. Mais, il faut souligner que son discours est conforme à la raison. Depuis le départ, le destin de tout un peuple n’était basé que sur des alliances poussiéreuses vides d’amour. Jamais! Après notre indépendance, jamais! nous avons acceptés de nous sacrifiés, d’aliénés nos propres intérêts. L’individualisme a toujours primé sur le collectif. « Chak koukouj klere pou jew » , comme le dit ce proverbe créole. Tantôt lutte pour le pouvoir, tantôt lutte pour de l’avoir. Une classe danse et une autre meurt. Hélas! Tel est notre histoire; haine et misère. Nous, jadis, étions frères. Nous nous sommes trompés; notre pact était vide d’amour. D’où notre échec. C’est bien malheureux que les maux des siècles passés persistent encore dans le siècle présent. Nous sommes un peuple d’épicier; nous n’avons rien appris. Il faut repenser les clauses du contrat. Il faut que l’haïtien puisse être traversé par l’altruisme, l’amour, la charité. Il faut s’oublier soi-même, pour qu’un jour le soleil puisse luir pour tous sur ce coin de terre. Il faut, pour guérir nos maux; l’amour: la meilleure antidote.

Wood kervens FIGARO lecteur/Étudiant. Mail: figarowoodkervens@gmail.com

2 réponses à « Cri de la jeunesse Haïtienne à travers l’oeuvre d’Etzer VILAIRE. »

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